Créer des lieux de travail inclusifs pour les femmes

Pourquoi nous devons poursuivre la conversation

Créer des lieux de travail inclusifs pour les femmes

À partir du 15 décembre 2023, les employeurs sous réglementation fédérale au Canada ont commencé à fournir des produits d’hygiène menstruelle aux employées qui en ont besoin sur leur lieu de travail. Il s’agit d’un pas en avant dans la reconnaissance de la présence des femmes sur le lieu de travail et dans la lutte contre la stigmatisation liée aux menstruations.

Il reste encore beaucoup à faire

Si nous avons progressé sur la voie de l’égalité entre les hommes et les femmes, il reste encore beaucoup à faire. « Jusqu’à présent, nous avons posé les fondations », déclare Tiffany Connauton, spécialiste de l’inclusion. « Il y avait beaucoup de prescriptions en matière d’emploi, ce qui signifiait qu’il fallait embaucher un certain nombre de femmes dans la main-d’œuvre pour obtenir une diversité visible.

Cette approche avait souvent un impact négatif sur la santé mentale des femmes en raison des perceptions de méfiance et d’exclusion. « Aujourd’hui, nous avons beaucoup de travail de réparation à faire et, dans certains cas, nous sommes plus en retard en termes de chiffres que dans les années 90.

L’équilibre, un concept encore insaisissable

Les femmes sont souvent sur la corde raide lorsqu’elles jonglent avec leurs engagements familiaux et professionnels. « La grande énigme n’est pas de savoir comment survivre au travail, mais comment s’y épanouir », explique Mme Connauton.

L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée peut être mis à mal lors d’étapes critiques de la vie telles que la maternité, la prise en charge d’un proche ou le vieillissement des parents. Les femmes ont souvent du mal à trouver le temps de prendre soin d’elles-mêmes, notamment en dormant, en prenant des repas équilibrés et en nouant des relations sociales. Malgré l’évolution des statistiques, les femmes continuent d’effectuer davantage de tâches ménagères que leurs partenaires.

Quel est le rôle de la ménopause ?

Les femmes âgées de 45 à 55 ans constituent le segment de la population active qui connaît la plus forte croissance. Cependant, la ménopause reste un tabou dans de nombreux lieux de travail, une femme sur deux craignant qu’elle n’affecte son apparence au travail.

« La ménopause survient au moment où les femmes devraient célébrer leurs réussites professionnelles, et pourtant elles sont confrontées à des jugements et à des échecs », déclare Mme Connauton. Près de 67 % des femmes de plus de 40 ans hésitent à aborder le sujet avec leur employeur.

Que faut-il pour créer des lieux de travail inclusifs ?

Pour créer des lieux de travail inclusifs, il faut de la flexibilité, par exemple des options de travail à distance et des horaires adaptables, qui peuvent améliorer la productivité et faciliter les responsabilités familiales. « Nous devons traiter les gens comme des individus plutôt que de les catégoriser en fonction de leur sexe ou de leurs antécédents », affirme M. Connauton.

Reconnaître et traiter les microagressions, comme le fait de qualifier les femmes de « trop sensibles » ou d’utiliser des termes inappropriés, peut améliorer le bien-être psychologique des femmes et réduire l’épuisement professionnel.

Les conversations sur la santé des femmes ont leur place sur le lieu de travail

Les lieux de travail doivent donner la priorité à la santé et au bien-être des employés, notamment par des programmes d’éducation visant à réduire la stigmatisation liée aux menstruations, à la ménopause et au planning familial, ainsi que par un soutien en matière de santé mentale. Les lieux de travail inclusifs facilitent les discussions ouvertes sur la santé, le sexisme et la discrimination.

Quelle est la suite des événements ?

Bien que nous ayons fait de grands progrès en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, il reste encore beaucoup à faire, tant pour les femmes actuellement sur le marché du travail que pour la prochaine génération. La conversation doit se poursuivre pour que les lieux de travail inclusifs deviennent la norme.

 

Par Daniela Ginta, MSc