
La planète se réchauffe, mettant en péril la vie et les écosystèmes. Les inégalités sociales et économiques, entre les pays et à l’intérieur de ceux-ci, restent obstinément élevées. Nous avons tous entendu le mot à la mode « durabilité » présenté comme une solution à ces problèmes : si nous parvenons à modifier nos systèmes pour les rendre plus durables, nous pourrons réduire les émissions de carbone et l’utilisation des ressources tout en rendant les sociétés plus équitables pour tous.
Cependant, que signifie réellement le terme « durabilité » et quels sont les progrès réalisés dans ce sens ?
La durabilité en bref
En 1987, la Commission Brundtland des Nations unies a défini la durabilité comme « répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Cette définition est toujours d’actualité. Les communautés autochtones sont depuis longtemps convaincues que nous devons prendre soin de notre monde de manière à garantir le bien-être des générations futures.
Composantes essentielles de la durabilité
Le concept de durabilité comporte trois composantes essentielles :
- la durabilité environnementale
- la durabilité économique
- la durabilité sociale
Durabilité environnementale
La durabilité environnementale se concentre sur la protection et la préservation des ressources naturelles (comme l’air pur, l’eau, les forêts et la biodiversité) pour les générations futures. L’adoption d’énergies renouvelables et la réduction des déchets en sont des aspects essentiels.
L’environnement et l’économie
La durabilité économique consiste à soutenir la croissance tout en veillant à ce que les ressources soient utilisées de manière efficace et responsable. Nos économies, en grande partie linéaires, suivent la formule « prendre-faire-utiliser-jeter ». Bien que nous ayons pris le virage du recyclage, les efforts sont souvent insuffisants : une étude réalisée en 2019 a révélé que seuls 9 % des déchets plastiques au Canada sont recyclés. Pour être vraiment durables, nous avons besoin d’une économie circulaire, dans laquelle les produits et les ressources restent en circulation. À l’heure actuelle, seulement 7,2 % de l’économie mondiale est circulaire.
Durabilité sociale
La dimension sociale de la durabilité est essentielle, car elle concerne la création d’un monde où chacun peut satisfaire ses besoins et accéder à une bonne qualité de vie. Il s’agit notamment de garantir l’équité dans les transitions vers des pratiques plus durables.
Justice environnementale
La justice environnementale met en évidence le fait que les communautés vulnérables sont souvent les premières victimes du changement climatique et de la pollution. Le gouvernement du Canada travaille sur une stratégie visant à promouvoir la justice environnementale.
Travailler pour un monde plus durable
Si l’action individuelle est importante, les gouvernements et les entreprises ont également beaucoup de pouvoir.
Engagements et actions du gouvernement
En 2015, le Canada s’est engagé à atteindre les 17 Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU d’ici 2030, couvrant la durabilité environnementale, économique et sociale.Si des progrès ont été accomplis, il reste encore beaucoup à faire, notamment en ce qui concerne les inégalités persistantes et l’augmentation des émissions dues aux projets pétroliers et gaziers.
Influence et pouvoir des entreprises
Selon une étude récente, 80 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone pour la période 2016-2022 sont imputables à 57 entreprises et États producteurs.Les entreprises exercent une influence considérable et font souvent pression contre les pratiques bénéfiques pour l’environnement et la société.
L’action individuelle
Un changement systémique est nécessaire, mais les individus ont aussi du pouvoir.Soyez critique à l’égard des affirmations des entreprises en matière de développement durable, car l’« écoblanchiment » est courant.
Nous devrions tous essayer de rendre notre vie durable, mais ne perdons pas de vue les changements nécessaires de la part des gouvernements et des entreprises. Utiliser sa voix pour protester et voter sont des moyens cruciaux de demander des comptes au pouvoir.
Par Isabela Bonnevera