Les champignons, c’est bon pour la santé

Les micro-organismes fongiques et leurs bienfaits

Les champignons, c’est bon pour la santé

Les champignons microscopiques s’acheminent facilement en nous par l’alimentation et la respiration. Pas de souci toutefois : la collectivité fongique qui aboutit dans nos intestins pourrait bien jouer un rôle particulier dans le maintien de notre santé.

Que se passe-t-il à l’intérieur?

Les champignons forment un groupe de micro-organismes, y compris les levures et les moisissures, pour la plupart de grande taille et/ou constitués de cellules multiples – contrairement aux bactéries, leurs doublets unicellulaires plus petits. Les gènes des champignons révèlent une provenance d’un tout autre domaine d’organismes sur l’arbre de vie et une liaison aux animaux plus étroite qu’aux plantes.

Les champignons se distinguent du reste de la population intestinale par leur représentativité de l’environnement extérieur. Ils parviennent à notre corps via un flux constant, de passage plutôt qu’à long terme. Comme la température du corps humain n’est pas la plus accueillante pour de nombreux champignons, seules certaines espèces sont aptes à coloniser. Donc, si une espèce particulière de champignons se retrouve dans nos intestins à un moment précis, elle n’y figurera pas forcément après une journée ou une semaine.

Les bactéries et les champignons interagissent directement avec l’écosystème intestinal complexe, et les champignons provenant de notre alimentation ou de notre environnement semblent avoir une incidence sur l’écologie intestinale globale.

Champignons thérapeutiques

La Dre Juliana Ansari, microbiologiste, cite en exemple un remède ancien muté en cure digestive moderne, avec une espèce de levure comme agent actif. Elle indique que « la levure probiotique Saccharomyces boulardii a été découverte depuis près d’un siècle, à partir d’écorces de litchis que les gens avaient l’habitude de [consommer] pour le soulagement la diarrhée. »

« Aujourd’hui, ajoute-t-elle, de récentes recherches scientifiques appuieraient cette application originale pour la santé de la levure probiotique. Des preuves supplémentaires démontrent son utilité dans la prévention de la diarrhée associée à l’infection Clostridium difficile, communément contractée dans les hôpitaux.

Les champignons dans les MII et plus encore

De nouvelles recherches établissent d’autres champs d’intérêt thérapeutiques pour les champignons « amicaux ». Les maladies inflammatoires de l’intestin (MII) présentent un intérêt particulier, car des chercheurs français ont récemment découvert des signes de perturbation des communautés fongiques dans l’appareil digestif de personnes atteintes de MII, comparé à celles en bonne santé.

En outre, les conclusions prouvent que la prolifération d’une espèce de levure peut accroître l’inflammation intestinale; ainsi, certains scientifiques croient que les traitements antifongiques seraient une nouvelle avenue thérapeutique pour les MII.

La pertinence des champignons s’applique également pour l’obésité. Selon une étude, les espèces de champignons décelées parmi les individus obèses diffèrent grandement de celles détectées chez ceux de poids normal. En particulier, les champignons du genre Mucor ont diminué chez les personnes en surcharge pondérale et ont été rétablis à des niveaux plus typiques lorsque les individus ont perdu du poids.

L’avenir de la recherche sur les champignons

Quelles espèces fongiques de l’écosystème intestinal influent le plus sur la santé ? Telle est la question à laquelle les scientifiques devront répondre prochainement.

Si les scientifiques recueillaient plus de données sur les champignons de l’écosystème intestinal et leur liaison avec la santé et les maladies, votre supplément fongique pourrait fort bien figurer sur une ordonnance médicale.