« La santé mentale est un sujet tabou par nature, et je pense que c’est encore plus vrai pour les hommes », déclare Josh Gitalis, nutritionniste et praticien en médecine fonctionnelle. Il pense que les messages sociétaux décrivant un stoïcisme inatteignable sont en partie responsables de cette situation. Il est donc difficile pour les hommes de chercher de l’aide en matière de santé. « Malheureusement », ajoute Josh Gitalis, « cela conduit de nombreux hommes à souffrir en silence ».
Le psychothérapeute Daryl Vineberg considère que les différences entre les hommes en matière de santé mentale découlent de « la manière dont les hommes ont été socialisés : ce que c’est qu’être un homme dans cette société, ce que les hommes sont « autorisés » à ressentir ou à ne pas ressentir, ce qu’ils peuvent exprimer ou non ».
Identique mais différent
« Les recherches montrent que les hommes ne vivent pas les problèmes de santé mentale de la même manière que les femmes », explique le Dr Jesmen Mendoza, psychologue. « Très souvent, je vois des hommes qui luttent davantage contre la consommation d’alcool et de substances, l’expression de la colère et la violence ». Il ajoute que les hommes qui considèrent qu’il est émasculant de demander de l’aide peuvent ne pas chercher à obtenir l’aide dont ils ont besoin.
Prendre soin de la santé mentale, ensemble
« Les normes traditionnelles en matière de genre voudraient que les hommes croient qu’ils doivent être autonomes », souligne Mendoza, « mais nous sommes des êtres sociaux et l’autonomie est incompatible avec le fait d’être en communauté les uns avec les autres ». Au lieu d’une indépendance imperméable, Mendoza encourage les hommes, et nous tous, à trouver la communauté, la coopération et la mutualité.
Cela commence par les jeunes garçons
« Permettre aux garçons de ressentir leurs émotions », déclare Vineberg, « sans les rendre mauvais ou incorrects parce qu’ils les éprouvent », est le moyen d’amorcer un changement de culture en matière de santé mentale masculine. Selon lui, cela signifie que les pères, les oncles, les enseignants ou les entraîneurs s’autorisent à ressentir toute la gamme de leurs propres sentiments.
Bien-être émotionnel de l’homme
Mendoza propose cette analogie : « Si vous avez des problèmes juridiques, vous consulterez un avocat, de même que si vous avez des questions financières, vous consulterez un comptable ». De la même manière, il souligne que si l’on a des problèmes de bien-être émotionnel, il peut être très utile de prendre contact avec un professionnel de la santé mentale.
Mendoza précise que « les attitudes positives de recherche d’aide et les comportements de recherche de santé aident les hommes à avoir des états émotionnels sains ». Voici quelques recommandations de Vineberg
- une thérapie individuelle avec un professionnel qui peut offrir un espace pour démanteler les croyances limitantes
- thérapie de groupe pour se connecter aux autres et prendre des risques
- le mouvement ou l’exercice
- des moyens d’expression tels que la musique, l’art et la danse
- une vie sexuelle active et satisfaisante
« L’une des meilleures interventions pour améliorer et maintenir la santé mentale », souligne Gitalis, « est l’exercice physique. Il augmente les hormones naturelles qui stimulent l’humeur, comme les endorphines. Une étude a montré que l’exercice régulier était aussi efficace que les médicaments et la psychothérapie ».
Fondements importants de la santé mentale
En d’autres termes, dit Vineberg, « il est difficile d’être un être humain, surtout aujourd’hui ». Nous essayons, ajoute-t-il, de « jongler avec tout – le travail, les enfants, les relations, la spiritualité – alors que la vie nous réserve des surprises ».
« Les personnes qui vivent le plus longtemps dans le monde ont une bonne communauté, des relations saines, un travail qu’elles aiment et une passion qu’elles poursuivent », déclare Gitalis. L’ensemble de ces éléments « sont les fondements les plus importants de la santé mentale tout au long de la vie », ajoute-t-il.
Par Deena Kara Shaffer, PhD
