
En 1978, un article publié dans Psychotherapy: Theory, Research, and Practice a introduit un concept aujourd’hui largement connu sous le nom de syndrome de l’imposteur — la peur persistante d’être démasqué comme un fraudeur dans sa vie professionnelle. Bien que les auteurs n’aient jamais utilisé le terme « syndrome », l’idée du « phénomène de l’imposteur » a profondément résonné, incitant à réfléchir sur le doute de soi.
Les problèmes liés au syndrome de l’imposteur
Pauline Clance et Suzanne Imes ont étudié des femmes à haut potentiel, principalement blanches, mettant en lumière comment le syndrome de l’imposteur (ou phénomène de l’imposteur) a permis à plusieurs, surtout des femmes, de se rassembler autour de doutes partagés au travail. Cependant, les critiques soutiennent qu’il met trop l’accent sur le comportement individuel, en négligeant les problèmes structurels comme les biais dans l’embauche, les promotions, le leadership et la rémunération, qui affectent de manière disproportionnée les groupes marginalisés et alimentent les sentiments d’inadéquation.
Voir, nommer et agir sur le doute de soi
Comprendre le syndrome de l’imposteur permet de mieux saisir le doute de soi et comment le canaliser pour un changement positif. Le doute de soi influence la performance, parfois comme moteur, parfois comme frein. Reconnaître quand ces sentiments deviennent destructeurs implique d’être à l’écoute de ses émotions et de ses sensations physiques.
Le doute de soi peut être accablant — plus intense que le trac habituel — et provoquer un sentiment d’être dépassé, avec une clarté et un contrôle émotionnel réduits. Des symptômes physiques comme le stress et l’anxiété accompagnent souvent ces moments.
Bien que le doute de soi puisse nous motiver à travailler plus fort, des sentiments prolongés peuvent mener à l’épuisement et renforcer des cycles négatifs. Gérer ces émotions nécessite conscience et action.
Aller de l’avant
Les cas graves de doute de soi peuvent paralyser notre capacité à penser de façon productive et nous faire perdre contact avec notre motivation et notre énergie véritables. Une approche utile consiste à s’appuyer sur les « trois C » : courage, curiosité et encore courage.
Par exemple, imaginez que vous ayez l’impression de ne pas pouvoir poser une question au travail de peur que les autres la jugent ridicule. Voici comment les trois C peuvent aider :
- Avoir le courage de reconnaître vos sentiments et de prendre un moment pour réfléchir.
- Utiliser la curiosité pour explorer ce qui alimente votre doute :
- Est-ce qu’une personne en particulier vous met mal à l’aise?
- Comment vos expériences passées ont-elles façonné vos attentes actuelles?
- Avoir le courage de tester vos sentiments :
- Poser une petite question inoffensive.
- Observer la réponse réelle comparée à vos peurs — souvent, elle n’est pas aussi négative qu’imaginée.
En adoptant ces étapes, vous pouvez commencer à gérer le doute de soi de manière constructive, le transformant en opportunité de croissance plutôt qu’en obstacle.
Par Isabela Vera