Aimer manger

Revoir sa relation avec la nourriture

2022-01
Aimer manger

Les aliments sont des incontournables. Nulle autre nécessité vitale ne s’aligne aussi fidèlement sur notre bien-être et notre souffrance, nos célébrations et nos revendications. Nous nous gâtons avec la nourriture ou nous en privons jusqu’à la gâcher d’elle-même. Les aliments sont également porteurs de sens : amis dans la solitude, revanches dans la douleur, et parfois même (pardon aux petits pois) compresses pour une blessure. Mais que faire lorsque votre lien avec la nourriture demande à renouer? Voici quelques conseils pour aimer manger à nouveau.

Des difficultés à contrôler les portions?

Ann Kerr, ergothérapeute et psychothérapeute, précise que la nourriture est non seulement indispensable, mais qu’elle peut aussi constituer un mécanisme de guérison émotionnelle.

« C’est une expérience sensorielle merveilleuse. Une expérience très sociale. Et nous devons manger… Si les gens se sentent très perturbés ou anxieux [la nourriture] peut aussi les distraire énormément; elle remet le compteur à zéro… Certaines personnes en dépendent pour s’adapter. »

Une des difficultés les plus courantes est le contrôle des portions. Avant 1926, la seule façon de se procurer des croustilles était de se rendre chez un commerçant, qui les transvasait d’un grand baril (imaginez un baril de croustilles!) dans un sac de taille raisonnable. Aujourd’hui, aucun gardien ne s’interpose entre le consommateur individuel et la portion familiale.

Quelle quantité est excessive? Selon Mme Kerr, nous sommes déjà bien armés pour nous maîtriser. La nature nous a dotés d’un appétit. Vous devriez cesser de manger lorsque… suspense… vous êtes rassasié.

« Vous possédez de bons signaux de satiété et soudain, vous ne voulez plus rien. C’est soit trop sucré, soit trop salé, soit trop gras, soit trop », dit Mme Kerr. Votre corps vous le signalera.

La saison hivernale vous pèse?

La diététiste Leslie Beck estime que ces repas de janvier riches en féculents sont sains, mais précise que notre biologie nous y pousse.

« Les fringales hivernales sont liées au taux de sérotonine, une substance chimique du cerveau qui rehausse l’humeur, diminue l’appétit, facilite le sommeil, etc. Selon les recherches, la production de sérotonine du cerveau est plus faible pendant les mois d’hiver… Les glucides sont essentiels; ils contribuent à équilibrer les taux de sérotonine dans le cerveau, et il faut simplement en consommer une quantité adéquate [portion]. »

Mme Beck souligne également la nécessité de se ménager. Une part de gâteau? Un dessert supplémentaire? Si l’occasion s’y prête, dit-elle, « Allez-y, car si vous décidez de vous y autoriser, vous serez moins enclin à trop manger. Vous mangerez et apprécierez ce gâteau. Tandis que si vous avez tendance à vous dire : Je ne peux pas, je ne devrais pas, cela ne correspond vraiment pas à mon plan…. Vous finissez par manger davantage que prévu. Vous culpabilisez, vous vous blâmez, et il devient plus ardu de se remettre sur le droit chemin au prochain repas ou le lendemain. »

Écrit par Kenny Bodanis