Envie de pleurer?

Les bienfaits des larmes

2016-03
Envie de pleurer?

Larmes de joie, larmes de tristesse — que l’on sanglote ou que l’on pleure de rire, on libère sainement notre corps du stress et des toxines. Voici pourquoi.

Sous le microscope

Les larmes consistent en une combinaison complexe de protéines antibactériennes et antivirales, de graisses, de sel et d’eau. Différentes glandes, au-dessus et au-dessous du globe oculaire, les produisent et sécrètent les éléments nécessaires à l’hydratation et la protection des yeux. Le lysozyme, protéine présente dans les larmes et la salive, décompose les parois bactériennes pour faire écran à l’infection. D’autres glandes produisent des substances graisseuses qui empêchent la sécheresse oculaire en favorisant l’étalement des larmes sur le globe oculaire et en prévenant leur évaporation.

Pas juste les bébés qui pleurent

Quand nos émotions nous amènent à fondre en larmes, il vaut mieux se laisser aller. « Pleurer stimule l’activité du système nerveux parasympathique, vital pour la relaxation et le rétablissement, déclare Ad Vingerhoets, auteur de <Why Only Humans Weep: Unraveling the Mysteries of Tears> (Oxford University Press, 2013). Il en résulte généralement une fréquence cardiaque moins rapide et plus calme.  Selon certaines études, pleurer présenterait un effet positif sur les réactions allergiques cutanées. »

Selon l’hypothèse émise par des chercheurs, pleurer stimulerait même la sécrétion d’une substance antistress, combattant l’anxiété et dotée d’un pouvoir analgésique.

Pourquoi alors certains d’entre nous versent-ils plus souvent des larmes que d’autres, alors que c’est bon pour tous?

Question de seuil

Le seuil de larmes peut être plus bas pour les personnes fatiguées ou manquant de sommeil, et plus élevé si elles traversent une expérience traumatisante. La tendance à pleurer présente des différences inhérentes. Une publicité télévisée touchante peut faire monter les larmes à une personne tandis qu’une autre restera impassible.

Différences biologiques

En moyenne, les femmes pleurent quatre fois plus souvent que les hommes. Les glandes lacrymales masculines et féminines présentent une anatomie différente; les femmes pleurent donc plus facilement. On a constaté que les canaux lacrymaux masculins sont plus larges, ce qui leur permet de contenir leurs émotions avant de laisser couler une larme.

En outre, les femmes ont un taux de prolactine 60 % plus élevé — la prolactine est l’hormone productrice de lait maternel et de la lactation — une raison possible de pleurs plus fréquents chez les femmes que chez les hommes dont les taux de testostérone sont plus élevés, une hormone qui inhiberait les pleurs.

Différences sociales

La capacité de pleurer ne met pas seulement en cause les facteurs biologiques. En fait, garçons et filles pleurent à la même fréquence ou presque jusqu’à l’âge de 12 ans. Entre l’âge de 12 et 18 ans, leur apprentissage déterminera leur propension à pleurer à l’âge adulte : l’idée néfaste, mais généralisée, que les hommes ne devraient pas pleurer.

« Les jeunes hommes établissent tout d’abord le lien entre leurs émotions et leurs sentiments, dont la séparation des deux leur permettrait vraisemblablement de ne pas pleurer, dit William H. Frey II, fondateur et codirecteur d’un centre de recherche hospitalier. La question de connaître son ressenti et de pouvoir l’exprimer est cruciale pour entretenir de bonnes relations avec les autres. Les gens ont besoin de savoir communiquer leurs sentiments; la séparation de leurs émotions qu’établissent les hommes comporte des conséquences.