Alimentation : Lorsque notre alliée devient notre ennemie

Savoir reconnaître les troubles alimentaires

Alimentation : Lorsque notre alliée devient notre ennemie

Connaissez-vous une personne de votre entourage qui passe plus de temps au gym qu’avec ses amis? L’un de vos proches se joint rarement à un repas familial ou suit constamment un régime? Peut-être s’agit-il de signes précurseurs d’un trouble alimentaire.

La semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires est une campagne d’information et d’éducation publique et internationale, célébrée dans toute l’Amérique du Nord, chaque année au début de février. Elle se tiendra cette année du 1er au 7 février. La sensibilisation est la première étape cruciale pour reconnaître si l’un de nos proches est exposé au risque.

Détecter un problème

Amis et membres de la famille ne peuvent pas toujours distinguer clairement si une personne souffre d’un problème; voici les signes avant-coureurs dont il faut être conscient :

  • Préoccupation alimentaire et pondérale
  • Image corporelle faussée
  • Attitude silencieuse
  • Attitude retirée
  • Repas sautés ou excuses pour ne pas manger
  • Choix de certains aliments seulement et refus d’autres
  • Cuisine pour les autres et non pour soi
  • Port de vêtements larges ou superposés
  • Consommation excessive d’aliments sucrés et à haute teneur lipidique
  • Usage de laxatifs
  • Réserves de nourriture
  • Pratique excessive d’exercice physique

Question de santé mentale

Comprendre la nature des troubles alimentaires importe autant que d’en connaître les signes précoces. Les troubles alimentaires sont un problème de santé mentale aux effets dévastateurs sur la santé physique et la qualité de vie. Les attitudes faussées et autocritiques sur la forme physique, la taille et l’estime de soi sont sous-jacents aux comportements en matière de nutrition et d’exercice.

Quelles sont les causes des troubles alimentaires?

Les troubles alimentaires découlent d’une combinaison complexe comportementale, biologique, psychologique, interpersonnelle et sociale. Ces facteurs englobent :

  • Les traits de personnalité comme le perfectionnisme ou une faible estime de soi
  • Les événements traumatiques ou les stades transitoires de vie (changement de relation, départ de la maison, etc.)
  • La dépression, l’anxiété et les tendances obsessives compulsives.

Comprendre la maladie

Les membres de la famille et les amis peuvent éprouver des difficultés à comprendre que le désir de minceur, une meilleure nutrition ou davantage d’exercice puisse mener à une maladie grave. Vus de l’extérieur, les comportements présentés par une personne aux prises avec un trouble alimentaire paraissent insensés; il est tentant de les encourager à changer leurs habitudes alimentaires. Pourtant, le rétablissement va au-delà de la nutrition et du poids.

Le réconfort des rituels familiaux

« Malgré les conséquences sur la santé et les relations ainsi que la perte de possibilités, les troubles alimentaires comblent des besoins que les personnes n’ont pas appris à satisfaire autrement », déclare la conseillère Shannon Gander, qui remarque que les troubles alimentaires englobent des rituels familiaux qui aident ces personnes à gérer les émotions intenses et leur prodiguent du réconfort.

Les comportements et le sentiment de contrôle

Gander explique que les troubles alimentaires procurent un sentiment de contrôle. « Les individus recourent à l’alimentation ou à l’exercice à titre de discipline ou de punition, ou pour maintenir un sentiment d’ordre lorsque leur vie s’apparente au chaos », déclare-t-elle.

Gérer les problèmes sous-jacents

Le rétablissement exige une gestion des problèmes sous-jacents qui engendrent ces comportements et l’apprentissage de nouvelles façons de réagir face aux émotions et aux facteurs stressants de la vie normale.

Que faire

Si vous croyez qu’un de vos proches souffre d’un trouble alimentaire, vous devez en parler. Ces personnes sont souvent craintives ou réticentes à chercher elles-mêmes de l’aide.

Engagez la conversation avec compassion et sans aucun jugement. Focalisez sur vos sentiments et sur la relation que vous avez, plutôt que sur le poids et l’alimentation. Les commentaires positifs ou négatifs sur l’apparence ne font que perpétuer le problème.

Offrir un soutien empathique et aider à trouver une aide professionnelle, voilà qui prépare le terrain de la guérison.