Conseils pour les aidants naturels

Gérer la fatigue de la compassion

Conseils pour les aidants naturels

En l’absence d’un appui adéquat, l’aidant naturel est susceptible de s’épuiser ou de ressentir une lassitude, une situation toutefois évitable.

Le fardeau de l’aidant, comme ce terme l’indique, résulte des contraintes exercées sur lui, jusqu’à l’épuisement. L’épuisement désigne un état de surmenage émotionnel, mental et physique et peut mener à l’anxiété, à la dépression, à la fatigue et au stress.

En revanche, la prestation de soins est synonyme d’amélioration du bien-être, d’épanouissement personnel, de sentiment d’accomplissement et de satisfaction à l’idée de prendre soin d’une autre personne. Tous ces effets positifs de la prestation de soins sont connus sous le concept de satisfaction de la compassion.

La fatigue compassionnelle est un concept holistique qui puise sa source dans le milieu des soins infirmiers et englobe à la fois les éléments néfastes et les aspects bénéfiques de la prestation de soins. La fatigue compassionnelle survient lorsque le degré de compassion submerge la capacité de faire face ou de se rétablir. Sans surprise, ce phénomène se produit également chez les aidants naturels.

Les signes de la fatigue compassionnelle

  • apathie
  • lassitude
  • irritabilité
  • productivité moindre
  • ennui
  • surcharge émotionnelle
  • faible jugement
  • désensibilisation aux besoins des autres

Attentes de soins selon les genres

Les attentes culturelles voulant que les femmes s’occupent des activités privées à la maison se traduisent par une obligation morale pour les femmes d’assumer le rôle de soignante de la famille. En dépit du nombre croissant d’aidants au masculin, les statistiques révèlent que les femmes assurent toujours la majorité des soins à domicile.

Les femmes sont également plus enclines à prodiguer des soins personnels urgents comme le bain, la toilette, l’habillage et les traitements médicaux, tandis que les hommes sont portés à s’acquitter de tâches comme le jardinage qui peuvent être repoussées à un moment opportun.

Autrement dit, les exigences immédiates des personnes soignées doivent être intégrées dans une liste d’activités normalement complètes pour les femmes, notamment l’emploi. Les responsabilités liées à la prestation de soins risquent de mener à des journées de travail perdues, à l’abandon de perspectives d’emploi et à la réduction des heures de travail, d’où une incidence sur les prestations de santé des employés.

Ainsi, le bien-être des femmes qui s’occupent d’un enfant peut être compromis. Des recherches indiquent que les femmes déclarent des niveaux plus élevés d’épuisement et de stress traumatique secondaire que les hommes. (Le stress traumatique secondaire désigne le stress découlant du fait d’être témoin du traumatisme de quelqu’un d’autre). Tout particulièrement lors de la période émotionnelle et limitée dans le temps de la fin de vie, les femmes négligent souvent leurs propres besoins pour veiller au bien-être d’un ami ou d’un parent mourant.

Prendre soin de soi

La prise en charge d’un proche se révèle très vite accaparante. Dès le début, il est primordial de mettre en place des stratégies pour favoriser votre propre bien-être. (Il vous sera impossible de prendre soin de quelqu’un si vous cédez à l’épuisement par manque de sommeil ou tombez malade en négligeant votre alimentation…).

Demander de l’aide

Si vous prodiguez des soins, tout faire vous-même ne vous incombe pas, ni tout faire à la perfection.

  • Apprenez à déléguer et respecter vos propres limites.
  • Sachez dire non aux demandes que d’autres peuvent facilement gérer.
  • Appelez votre famille, vos amis, des groupes spirituels ou religieux intéressés à apporter un appui.
  • Faites appel à des organismes spécialisés dans le domaine du handicap, de la maladie, des soins palliatifs ou des services de répit pour bénéficier d’un soutien.

Écrit par Lisa Petty, PhD