L’alimentation intuitive

L’écoute de soi, pour mieux manger

L’alimentation intuitive

Selon les recherches, les régimes restrictifs ne débouchent pas sur un poids sain à long terme. Si la réduction de l’apport alimentaire n’est pas viable durablement, des relations avec la nourriture malsaines et non résolues entrent en ligne de compte. Par exemple, les messages subconscients de l’enfance nous invitant à « terminer notre assiette » des aliments non désirés et les heures de repas imposées nous contraignant à faire abstraction de notre faim jusqu’à l’heure du dîner ou à manger à une certaine heure — même lorsque nous étions rassasiés — ont sans doute conduit à une piètre communication avec notre GPS de la faim.

L’alimentation intuitive repose sur le principe que le corps détient une conscience innée de la quantité et des caractéristiques des aliments requis pour maintenir un poids approprié et assurer une bonne santé nutritionnelle. Elle est liée à une diminution des troubles de l’alimentation, à une augmentation des aspects positifs de l’image corporelle, comme la valorisation corporelle, et à une optimisation du fonctionnement émotionnel.

Fondamentalement, les consommateurs intuitifs se nourrissent lorsqu’ils ont faim et cessent de manger une fois satisfaits. Aucun aliment n’est interdit, à moins que sa consommation ne soit conditionnée par un problème de santé spécifique, comme une allergie alimentaire ou le diabète, par exemple, et les mangeurs intuitifs prennent ce qu’ils désirent et quand ils le désirent. En résumé, les mangeurs intuitifs ne se préoccupent pas des effets potentiels d’un aliment sur le poids corporel.

Cette constatation ne signifie pas que les mangeurs intuitifs ne se soucient pas de leur santé. Au contraire, les personnes qui valorisent le corps ont tendance à se concentrer sur la fonction du corps (le fonctionnement et les sensations physiques) plutôt que sur son image (l’apparence) dans leurs choix alimentaires.

Variété de signaux

Le corps vise toujours à parvenir à l’allostasie ou à l’équilibre. En matière d’alimentation, une multitude de mécanismes agissent pour nous sensibiliser aux signaux alimentaires lorsque les réserves d’énergie s’amenuisent. Ainsi, les hormones de l’appétit, la ghréline et la leptine, et autres molécules circulantes sont dirigées par l’hypothalamus, centre de contrôle du cerveau.

Autre exemple, la sensibilité intéroceptive, qui correspond à la mesure dans laquelle nous pouvons détecter les sensations corporelles internes. Une sensibilité intéroceptive plus faible a été relevée dans les cas d’anorexie, d’hyperphagie boulimique, de surpoids et d’obésité, ainsi que de dépression. L’alimentation intuitive correspond à des seuils supérieurs de sensibilité intéroceptive.

Exercer sa sensibilité

Amplifier la sensibilité intéroceptive est un processus délicat, non seulement en raison de notre programmation alimentaire inconsciente, mais aussi par les conclusions hâtives que nous pouvons tirer sur les sensations corporelles à prévoir quand la faim se fait sentir, ou sur les signaux que les sensations ressenties indiquent. Nous avons peut-être appris à ignorer les réactions physiologiques de faim, de stress et de douleur. Les thérapies de pleine conscience sont utiles pour recréer la liaison entre le corps et l’esprit.

Signaux de la faim

Un ventre qui gargouille ne représente pas le seul signe de la faim. Parmi d’autres indices :

  • fatigue
  • mal de tête
  • irritabilité
  • étourdissements ou tremblements
  • perte de concentration
  • soif
  • pensées alimentaires

Conseils pour s’alimenter en pleine conscience

  • Se servir de petites portions, en reprendre si désiré.
  • Manger assis.
  • Focaliser sur son assiette : pas d’écrans!
  • Déposer ses ustensiles entre chaque bouchée.
  • Mastiquer soigneusement.
  • Observer la saveur et la texture.
  • Cesser de manger une fois rassasié.

Écrit par Lisa Petty, PhD