
On ne les voit pas, mais les microplastiques sont omniprésents dans notre environnement. Les Nord-Américains mangent entre 39 000 et 52 000 particules de microplastiques par an et respirent entre 35 000 et 69 000 particules par an. Les microplastiques sont peut-être minuscules, mais ils présentent des risques importants, ce qui appelle des solutions innovantes.
Du plastique partout, même dans l’eau
Des milliards de tonnes de plastique sont jetées chaque année dans le monde, et la majorité d’entre elles ne sont pas recyclées. En se décomposant en microplastiques (d’une taille inférieure à 5 millimètres, souvent invisibles), les plastiques polluent le sol, l’air et l’eau. Ces microplastiques proviennent de diverses sources, notamment des peintures ménagères, des adhésifs, des perles exfoliantes pour les soins de la peau et des fibres synthétiques des vêtements.
Cette pollution est désormais omniprésente : dans l’air que nous respirons (surtout à l’intérieur), dans le sang humain et même dans l’utérus et le lait maternel. Dans les Grands Lacs, tous les poissons échantillonnés étaient contaminés par des microplastiques. Les régions éloignées ne sont pas épargnées : des microplastiques ont été trouvés dans la glace, le sol et l’eau des régions polaires.
Comment les microplastiques pénètrent-ils à l’intérieur de nous ?
Les microplastiques pénètrent dans notre corps principalement par le biais de ce que nous mangeons et buvons. La plupart des viandes, des fruits et des légumes ont été testés positifs aux microplastiques. Les poissons absorbent les plastiques dans l’océan, que nous consommons ensuite. Les plantes absorbent les plastiques présents dans le sol, qui s’accumulent dans les feuilles et les fruits.
Particules minuscules, grandes questions de santé
La pollution par les microplastiques est un problème qui prend rapidement de l’ampleur et les scientifiques s’efforcent de comprendre ses effets sur la santé. Des progrès récents ont permis de détecter des microplastiques dans le sang humain, révélant ainsi une exposition généralisée. Des études suggèrent que les microplastiques peuvent être à l’origine d’inflammations, de stress oxydatif, de cancers et de neurotoxicité. Avec l’âge, notre capacité à filtrer les toxines diminue, ce qui accroît le risque de problèmes de santé graves liés à l’accumulation de plastique.
L’innovation à la rescousse
Alors que la recherche continue de mettre au jour les effets des microplastiques, des entrepreneurs cherchent activement des solutions. Ils « mangent » et transforment les composés plastiques en produits utiles tels que les arômes de vanille et les ingrédients pour les médicaments et les parfums.
Mais que se passerait-il si nous changions le plastique lui-même ? Les plastiques traditionnels sont éternels : ils se décomposent simplement en morceaux plus petits. Même les microplastiques se fragmentent en nanoplastiques. Certaines entreprises explorent des alternatives telles que le polyhydroxyalcanoate (PHA).
Les PHA sont produits par des bactéries à partir de sucres ou de lipides et font l’objet d’une attention particulière en tant que plastique biodégradable. Le PHA se dégrade naturellement dans de nombreux environnements, réduisant ainsi la pollution et les dommages causés à la faune et à la flore. Ils sont également plus biocompatibles, ce qui signifie qu’ils peuvent être métabolisés en toute sécurité par notre organisme.
L’avenir des plastiques est là, avec pour objectif de faire en sorte que les microplastiques restent dans le passé.
Par Joshua Duvauchelle