
Les humains sont des êtres sociaux, même les plus introvertis d’entre nous. Dans un pays aussi vaste que le Canada, on se tourne souvent vers les réseaux sociaux pour rester connectés. Pourtant, le monde virtuel nous permet de projeter une image de nous-mêmes qui ne correspond pas toujours à la réalité. Est-ce grave?
Une identité en santé
L’identité est ce qui structure le “soi” : elle comprend nos croyances, souvenirs, traits de personnalité, relations et valeurs. Avoir un sens fort de son identité nous aide à comprendre en quoi on est semblable aux autres — et en quoi on est différent. C’est essentiel pour notre bien-être.
L’identité est malléable
Chez les jeunes, le développement identitaire passe par la prise de distance avec les figures parentales et l’exploration de nouveaux rôles et comportements. En vieillissant, notre identité devient plus stable, mais elle continue d’évoluer au fil de nos expériences.
L’impact des réseaux sociaux
Les réseaux sociaux offrent un terrain d’exploration identitaire qui dépasse les limites de notre quotidien. On peut y exprimer nos intérêts — l’art, le jardinage, la politique — et recevoir des réactions qui renforcent ou transforment notre identité.
Mais Internet n’oublie jamais
Nos traces numériques durent plus longtemps que nos erreurs dans la vraie vie. Le manque de conséquences rend les exagérations fréquentes, et certaines maladresses peuvent nous suivre longtemps, nuisant à notre réputation.
Avatars, performance et authenticité
En ligne, on présente souvent une version idéalisée de soi — un avatar. Être authentique, c’est cultiver une conscience de soi et exprimer cette identité de manière cohérente. Des plateformes comme Facebook reflètent davantage nos vraies identités, ce qui est lié à un mieux-être. D’autres encouragent une image plus lisse et superficielle, comme celle des influenceurs affichant des styles de vie luxueux parfois montés de toutes pièces.
Le piège des comparaisons sociales
Faire défiler les réseaux peut générer un sentiment d’insuffisance en se comparant aux images parfaites qu’on y voit. Même en sachant qu’elles sont souvent fausses, une petite voix intérieure peut murmurer : “Et moi, alors?” Des études démontrent que quelques minutes de navigation peuvent suffire à affecter négativement l’humeur.
Freiner le développement identitaire
Les réseaux sociaux mettent l’accent sur l’apparence et les possessions, au détriment des réflexions plus profondes sur notre mission de vie ou notre impact. Selon le psychologue Erik Erikson, en vieillissant, notre identité se construit de plus en plus autour de l’idée de contribuer à la société et de transmettre à la prochaine génération. Se perdre dans les distractions numériques peut freiner cette évolution, entraînant une impression de stagnation et d’évitement de soi.
Soyez intentionnel
Ce qu’on crée et consomme en ligne façonne notre perception de nous-mêmes et des autres. Assurez-vous que votre expérience numérique reflète qui vous êtes et qui vous souhaitez devenir. Si vous voulez avoir un impact positif, ça compte.
Par Dre Lisa Petty