Prendre soin de soi : où se situe le problème?

Il est temps de recadrer le concept

Prendre soin de soi : où se situe le problème?

Même si se prendre en main constitue l’essence de l’autosoin, le sens de ce terme revêt une multitude de significations. Un mot que l’on aime et que l’on déteste ou que l’on ne reconnaît même pas. Il convient de souligner que notre réaction au mot « autosoin » est susceptible de se répercuter directement sur notre bien-être.

Comment la profession médicale définit l’autosoin

Ce mouvement moderne a décollé dans les années 1970, lorsque la théoricienne des soins infirmiers Dorothy Orem a avancé une stratégie évaluant la capacité des patients à se soigner eux-mêmes s’ils tombaient malades. Autrement dit, la collectivité médicale considère que l’autosoin est une activité de prévention et de gestion thérapeutique, comme la visite chez le médecin ou le dentiste, la prise de médicaments sur ordonnance, etc.

Notre perception

Plutôt que de nous concentrer principalement sur la gestion de la maladie, nous avons tendance à aborder la prise en charge de soi comme un soutien à tous les domaines du bien-être, y compris la santé physique, mais aussi le bien-être mental, émotionnel, social, financier et spirituel — souvent destiné et commercialisé à l’intention des femmes.

Quel est le problème?

Les observateurs estiment que le vocable « autosoin » peut être condescendant et indûment lié à la complaisance et à la consommation. Rien de surprenant à ce que des entreprises aussi diverses que des hôtels, des agences de voyages, des restaurants de luxe, des concessionnaires automobiles et des fleuristes se servent du concept de prendre soin de soi pour promouvoir leurs produits.

Cette critique évoque par ailleurs des questions de fond sur le statut socio-économique. Si une femme juge que l’autosoin ne concerne que les activités et les achats coûteux que ses ressources financières ou son temps ne lui permettent pas de réaliser, elle pourrait croire qu’aucun type d’autosoin ne lui convient. Elle risque aussi de négliger les messages importants sur sa santé dans le cadre de sa vie active. Ainsi, de nombreuses femmes passeraient à côté de ressources cruciales pour préserver leur bien-être.

Une nouvelle optique

Paradoxalement, pour certaines femmes, l’exigence sociale de participation à la prise en charge de soi est susceptible de nuire à leur bien-être. Le terme « autosoin », pour ceux qui sont confrontés à des défis de santé mentale, peut évoquer l’espoir de résoudre tous leurs soucis en bénéficiant d’un peu de sollicitude. De toute évidence, dans un contexte de santé mentale, la principale stratégie d’autosoin doit consister à obtenir un traitement efficace auprès d’un professionnel.

Que faire alors? Il faut admettre qu’une véritable autogestion de santé requiert un éventail d’activités fondamentales (examens de santé réguliers, sommeil suffisant et planification financière) de même que d’autres, plus légères (oui, même le bain périodique à la fin d’une longue journée).

Exercice d’autosoin

Les principaux secteurs du bien-être englobent la santé physique, mentale, émotionnelle, sociale, spirituelle et financière. Énumérez chacun de ces champs dans votre journal et inscrivez les actions (ou les engagements) que vous prenez pour promouvoir le bien-être dans chaque aspect.